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Bombardement de Malmedy

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Bombardement de Malmedy Empty Bombardement de Malmedy

Message par usardenne44 Mar 25 Nov - 7:49

Bombardement de Malmedy
A la Noël 1944, l'aviation américaine bombarde la ville. Les Américains croyaient que les troupes allemandes étaient toujours à Malmedy. En réalité, ils ont bombardé des civils et leurs propres soldats
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place Albert 1er a Malmedy après le bombardements en 1945 ou 1946 ?
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la rue cavens a Malmedy après le bombardements
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Les bombardements des 23, 24 et 25 décembre 1944

Comme on a pu s’en rendre compte, le rôle de l’aviation a été peu évoqué dans le déroulement des opérations. La raison en est que, durant les premiers jours de l’offensive allemande, l’aviation alliée n’eut guère l’occasion d’intervenir de façon efficace et de peser de tout son poids à cause d’une météo détestable: mauvaise visibilité, nuages bas et brouillard au sol. Cependant, le 23 décembre, se produit l’" événement " : l’apparition d’un puissant anticyclone qui, six jours durant, va ramener un temps clair sur tout le champ de bataille.

Profitant de l’aubaine, l’aviation alliée se déchaîne, effectuant 2000 missions le 23 et 15000 les trois jours suivants. Bombardiers lourds, bombardiers tactiques, chasseurs-bombardiers interviennent massivement dans la zone des combats et sur les arrières allemands. Impitoyablement, gares de triages, dépôts de toutes sortes, positions d’artillerie, troupes en mouvement, concentrations de chars, colonnes de ravitaillement sont inlassablement soumis à des attaques dévastatrices. C’est dans ce contexte d’une puissance aérienne retrouvée, d’une aviation omniprésente qu’il faut situer le drame qui s’écrira bientôt en lettres de feu et de sang dans l’histoire de notre cité.



23 décembre, 15 h 26 ! A 3500 mètres d’altitude, une escadrille de six B-26 " Marauder ", appartenant au 322e groupe de bombardement de la 9e Air Force s’approche de la ville. Nez en l’air, soldats et civils suivent des yeux les grands oiseaux argentés. Trappes des soutes à bombes ouvertes, les avions survolent le centre de la ville. " Bombes larguées ! ". Avec un ensemble parfait, ils viennent de se défaire de leurs 13 projectiles de 125 kg.


Au sol, c’est l’apocalypse ! Le centre ville s’est brusquement transformé en un volcan en éruption. Les maisons pulvérisées s’écroulent comme des châteaux de cartes, des toits emportés par le souffle des explosions s ‘écrasent au milieu des rues, des tourbillons de poussière et de fumée montent vers le ciel, les premiers incendies éclatent. Une zone englobant la place Albert 1er, la presque totalité de la Chemin-Rue et une partie de la place de Rome est pratiquement anéantie. Le feu fait rage et s’étend rapidement.

Au milieu des décombres, les secours s’organisent: militaires et civils côte à côte se mettent frénétiquement au travail pour dégager les survivants, soigner les blessés et relever les morts.

Le drame est pourtant loin d’être terminé ! En cette veille de Noël, en ce 24 décembre, alors que les sauveteurs, titubant de fatigue, s’efforcent toujours de dégager les victimes du premier bombardement, alors que les sapeurs de Pergrin luttent pour maîtriser les incendies et tentent de déblayer les rues pour permettre le passage des ambulances et des autres véhicules, une nouvelle "erreur" va se produire!

Il doit être environ 14 h 30 lorsque apparaît; au-dessus de la ville, une formation de dix-huit B-24 " Liberator ", des bombardiers lourds, affectés généralement à des missions stratégiques. Leur charge de bombes équivaut au double de celle emportée par les "Marauders".


Les bombes quittent les soutes et dégringolent vers le sol dans un sifflement sinistre. Une nouvelle fois, c’est le centre ville qui est visée Des immeubles touchés de plein fouet sont littéralement volatilisés. La ville brûle, de lourdes volutes de fumée âcre et de poussière épaisse voilent le soleil. De nouvelles victimes s’ajoutent à une liste déjà trop longue: civils réfugiés dans les caves et ensevelis sous les immeubles écroulés ou soldats surpris dans leurs cantonnements.

Au milieu du chaos, les sauveteurs reprennent la lutte, obligés de faire face à des difficultés immenses : manque d’eau résultant de la destruction des canalisations, gel des pompes dû au froid intense…

La ville semble devoir être dévorée par l’incendie et la situation paraît désespérée. Tous les hommes qui ont pu être distraits des positions de combat sont affectés aux opérations de sauvetage. Les sapeurs du 291e sont obligés de recourir à la dynamite pour créer des coupe-feu en faisant sauter certaines constructions. Ces mesures énergiques et une lutte forcenée éviteront sans doute à la ville une destruction totale.

Les corps des victimes sont disposés en lignes sanglantes dans la cour de récréation des écoles. Sans relâche, sans s’accorder le moindre repos, les sauveteurs s’acharnent. C’est un travail de titan: porter secours aux nombreux blessés, libérer les victimes emmurées, dégager les rues, lutter contre les incendies, abattre les pans de murs et les constructions qui menacent de s’effondrer...

Les jeunes sapeurs, avec l’énergie du désespoir, la rage au cœur, les larmes aux yeux, se battent contre la guerre, impuissants devant la désolation et la misère humaine d’une population qu’ils ont appris à mieux connaître depuis leur installation.

Avec un courage tranquille, l’abbé Hilgers, vicaire de Malmedy, passe d’abri en abri, de cave en cave, réconfortant les uns, encourageant les autres, donnant l’absolution générale…, car qui peut savoir de quoi demain sera fait !



Le 25 décembre, jour de Noël, les incendies font toujours rage, bien que les foyers les plus importants soient maintenant sous contrôle. Lentement, les hommes du 291e, les Norvégiens ainsi que ceux de la 30e commencent enfin à prendre le dessus.

Et pourtant ! Les dieux de la guerre ne sont sans doute pas encore repus de la misère, des larmes et du sang des hommes !


Vers 16 h 30, une nouvelle formation survole Malmedy. Soldats et civils se précipitent vers les abris. Tout recommence ! Sifflement des bombes, fracas des explosions. L’escadrille de tête a vidé ses soutes !

Heureusement, une sorte de miracle se produit alors : le reste des appareils identifiant probablement les panneaux oranges disposés sur les principaux édifices, qui attestent une présence américaine, vire de bord sans larguer sa mortelle cargaison.


Nouveaux incendies, nouvelles victimes qui alourdissent un bilan bien trop lourd ! Cette fois, ce sont la rue des Arsilliers, la place du Parc et le début de la rue du Parc (actuelle rue Abbé Péters) qui ont subi de gros dégâts.

Avec acharnement, les hommes de Pergrin, ceux de Hansen, ceux de Ward retournent à la tâche, comme les deux jours précédents.

Le cauchemar est enfin terminé. Hébétée, la population sort craintivement des caves et des abris.
La vie sera heureusement la plus forte : Malmedy vivra ! Chacun se remet au travail avec l’espoir que le temps effacera les blessures et que l’on réapprendra à sourire.

Le bilan est au total très lourd, trop lourd.

Parmi la population civile, le total des victimes se monte à deux cent deux, parmi lesquelles on dénombre cent vingt-neuf personnes d’origine malmédienne et septante-trois étrangères à la ville.
Il s’agit pour la plupart de nombreux réfugiés originaires des communes germanophones qui avaient dû abandonner leurs villages dans les premiers jours de l’offensive.

Du côté américain, le chiffre est particulièrement difficile à établir. Secret militaire oblige, sans doute ! Cependant, l’état très grave de certains blessés obligera les services sanitaires à les évacuer vers des hôpitaux de l’arrière. Les dégâts matériels sont très importants: près de huit cents des seize cents maisons que comptait la ville avant l’offensive sont totalement détruites ou rendues inhabitables pour une période relativement longue.

Cette situation préoccupante explique sans doute la mesure prise par les autorités civiles et militaires qui décrétèrent l’évacuation d’une partie de la population pour résoudre le problème du logement mais aussi celui du ravitaillement, qui se posaient avec acuité en ces funestes journées. L’évacuation se fit en direction des villages voisins d’abord, puis vers l’intérieur du pays. Cette mesure ne fut rapportée que le dimanche 31 décembre 1944.

A ces problèmes vinrent bientôt s’en ajouter d’autres, guère plus aisés à gérer: le chauffage domestique, la distribution d’électricité, l’approvisionnement en eau potable, pour ne citer que ceux-là.

La thèse de "l'erreur"

Les années ayant passé, le sujet, avec le recul, a quelque peu perdu de son intensité dramatique. Pourtant, en examinant les événements à la lumière des renseignements disponibles, on ne peut manquer de se poser une double question: Ces tragiques bombardements dont Malmedy fut la victime sont-ils le fruit d’une erreur ou faut-il y voir une action militaire délibérée, rendue nécessaire par une situation tactique complètement dégradée ?

Dans l’état actuel de nos connaissances, la notion d’acte délibéré impliquant le bombardement d’une ville reconnue comme étant aux mains des Américains peut être écartée et ce pour deux raisons: rien dans les renseignements utilisables ne permet d’envisager raisonnablement cette hypothèse; d’autre part, il serait monstrueux de penser que quelqu’un ait pu froidement envisager de prendre la terrible responsabilité d’une telle opération. La tradition militaire de la République Etoilée prouve qu’elle s’est toujours montrée avare du sang de ses "boys". Je me bornerai donc à envisager la thèse attribuant les bombardements à une lamentable erreur. Dès lors, il faut se poser une autre question: A quel niveau se situe cette erreur ? En d’autres termes, l’erreur serait-elle imputable aux pilotes qui, à la suite d’une faute de navigation, d’une mauvaise identification de l’objectif, auraient largué leurs bombes au mauvais endroit, ou bien toute l’opération aurait-elle été mise sur pied et réalisée sur la base d’informations erronées tendant à accréditer la thèse que Malmedy se trouvait alors aux mains de l’ennemi ?
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